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H.P. LOVECRAFT

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Message  Casus Belli Dim 30 Mar - 11:06

* Ci-dessous, un passage qui me semble représenter une angoisse clé inspirant nombre des récits de Lovecraft :

H.P. Lovecraft a écrit:“ The most merciful thing in the world, I think, is the inability of the human mind to correlate all its contents. We live on a placid island of ignorance in the midst of black seas of infinity, and it was not meant that we should voyage far. The sciences, each straining in its own direction, have hitherto harmed us little; but some day the piecing together of dissociated knowledge will open up such terrifying vistas of reality, and of our frightful position therein, that we shall either go mad from the revelation or flee from the light into the peace and safety of a new dark age”.
(Call of Cthulhu _1926)

Ce passage fait état d’un esprit torturé par notre ignorance, une angoisse quant à la place de l’espèce humaine dans l’univers, une angoisse des temps à venir, de ce qu’ils nous réservent. Nombre des récits de Lovecraft mettent en scène une humanité déstabilisée dans ses connaissances, épouvantée par des découvertes hallucinantes. L’esprit a affaire à l’indicible, l’innommable, la folie guette souvent le protagoniste.

La narration est limpide, progressive. Tous les sens du protagoniste sont en alerte : odorat (il est fréquemment relaté des odeurs atroces), ouïe : bruits suspects, cris, voix inarticulées, langage non-humain. Lovecraft suggère plutôt qu’il ne montre. L’Inconnu reste une ombre menaçante, parfois un monstre lapidaire. Le registre relève plus de l’angoisse que de l’horreur. Il a l’art de faire sentir, d’arriver aux limites de l’épouvante en économisant au plus possible la description de l’horreur ; ainsi le travail que le lecteur fournit est intense : qu’ont-ils vu qui les a terrorisé à ce point ?!, se pourrait-il que.. ? Cet art de suggérer s’observe aussi au cinéma, notamment dans les films de M.N. Shyamalan et son maître Hitchcock : plan sur le visage d’un personnage apeuré, horrifié ; le spectateur ne voit pas ce que le personnage à l’écran voit. Il devine. Il est ainsi renvoyé à ses propres doutes, à ses propres démons.

La vision cosmogonique est froide et inquiétante : l’espèce humaine n’est pas seule, et ce qui l’entoure, ce qui rode n’est pas bienfaisant. C’est hostile, et n’a peu ou pas de considération pour la race humaine. Certaines espèces extraterrestres sont elles-mêmes menacées par d’autres (Beyond the Wall of Sleep). La vision cosmique me fait penser à un chaos, une jungle peuplée de prédateurs, sans protecteur pour l’espèce humaine livrée à ses faibles connaissances éparpillées.
Le thème de l’individu se découvrant appartenir à une étrange race est aussi exploré (The Shadow over Innsmouth)
Lovecraft aurait-il d’abord rêvé toutes les angoisses qu’il a écrites ? Ses récits comportent une forte teneur cauchemardesque, onirique.
(Je n’ai pas lu dans ce qu’a écrit Lovecraft l’expression « Mythe de Cthulhu ». D’après certaines sources cette expression serait inventée par son ami Auguste Derleth.)
(Pour la version française, lire la traduction de David Camus, qui m’apparaît plus exhaustive, plus précise au niveau du vocabulaire.)
Casus Belli
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