Arts narratifs
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DARREN ARONOFSKY

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Message  Casus Belli Ven 4 Nov - 20:59

REQUIEM FOR A DREAM _2000

C'est une véritable descente aux enfers que vivent les personnages. Pris dans la spirale infernale de la drogue, leur rêve se sont évanouis.

L'été.

La mère, Sara, accroc à la télé, reçoit un appel, l'informant qu'elle va passer dans une émission. Elle se prépare et reçoit un dossier qu'elle remplit dûment, et puis attend d'être recontactée. Pour se faire belle, elle ressort sa robe rouge, dans laquelle elle était si resplendissante autrefois. Problème : elle ne rentre plus dedans ; c'est qu'entre temps, elle a pris du poids. Elle va donc décider à s'atteler à un régime : œuf dur, pamplemousse, café. Seulement voilà : elle n'arrive pas à suivre ce régime, ressent constamment la faim, jusque dans son lit. Avec ses amis, elle a entendu parler d'un régime que dispenseraient les docteurs en médecine. Finalement, elle se décide pour cette solution et va donc consulter. Le médecin lui prescrit des pilules, 4 en tout. Dans un premier temps, le régime semble fonctionner : elle a perdu 12 kilos.

En parallèle, son fils, Harry, n'arrêtant pas de voler la télé de sa mère pour la revendre et acheter de la drogue, décide avec son pote Ty de se lancer dans le business. Ils achètent, coupent, et revendent. L'affaire est florissante et ils accumulent rapidement un beau petit pactole. La copine de Harry, qui se shoote régulièrement elle aussi, à l'héroïne, a pour projet d'ouvrir un magasin de vêtement, avec l'argent de la drogue.

Jusqu'ici, tout va bien, les personnages ont des rêves, l'ambitions de s'en sortir, de redonner sens à leur existence.

Puis vient l'automne.

Les choses se gâtent.

Sara Goldfard ne ressent plus l'effet de la quatrième pilule, celle qui l'aide à dormir ; et pour cause : ce que lui a prescrit le médecin, c'est du speed, une drogue aux effets dangereux. Elle en devient dépendante a des troubles de la perception. Elle retourne chez le médecin, mais ce dernier, totalement indifférent, ne solutionne rien, lui redonne rendez-vous.
Puis c'est de pire en pire : elle ne trouve plus le sommeil, devient un zombie, est en proie à des crises de paranoïa hallucinatoires. Elle double les doses, mais rien n'y fait. Finalement, complètement déchirée, elle se rend dans les studios de l'émission. Se rendant compte de son état de santé dépravé, ils appellent l'assistance publique qui la transfère dans un hôpital.

Quant à Harry, le business ne se déroule plus comme prévu ; face à une guerre des gangs, il n'y a plus d'approvisionnent. Les dealers se font descendre, la police est partout. Ty se fait prendre. Le business semble fortement compromis.
Pire, de plus en plus accrocs à l'héroïne, Harry et sa copine Marianne sont rapidement en manque. Le couple se déchire, la drogue étant leur principale obsession. Finalement, le fric mis de côté fond à vue d'œil.

Puis survint l'hiver.

Les personnages descendent au fond du trou.

Pour Harry et Marianne, l'argent manque. Vint le moment fatidique où Marianne se décide à se prostituer pour avec avoir la thune nécessaire à l'obtention de l'héro. De son côté, Harry joue des pieds et des mains pour en trouver. Au cours d'une livraison qui tourne mal, où plusieurs junkies s'étaient donné rendez-vous, Harry et Ty voient le camion se barrer avec la dope non distribuée pour la Floride. Non seulement ils n'ont plus d'argent, mais il n'y a plus d'héro sur le marché.
Le couple Harry et Marianne, si heureux et plein d'espoir autrefois, n'est plus que l'ombre de lui-même, à l'image de cette scène poignante où Marianne revient, après s'être fait baiser pour avoir de l'oseille, et Harry et elle sur le canapé ne se parlent pas, le silence tenant lieu d'éloquence, sachant ce qui s'est brisé à tout jamais dans leur couple.

Sara, elle, est prise en charge dans un hôpital, où les docteurs réalisent sur elle des électrochocs, pour la soigner, jugeant que son cas relève de la psychiatrie. Elle n'est plus que l'ombre d'elle même, ses rêves de passer à la télévision se sont envolés ; elle est détruite de fond en comble.

Harry a une blessure au bras suite à une infection, à force de se piquer, mais il n'y prête pas plus attention que ça. Lui et Ty décident de partir pour la Floride à la recherche des dealers, leur seule solution.

Marianne, elle, se prostitue avec d'autres pour obtenir ses doses d'héroïne.

Puis Harry et Ty se font prendre par la police, et Harry finira à l'hôpital, amputé de son bras.

Les quatre personnages sont au fond du gouffre, encore vivants, mais brisés à jamais.

* * *

Finalement, le film est très linéaire dans sa narration : au début tout est beau, les personnages sont bien présentés (l'été), puis survint les ennuis (l'automne), et enfin l'effondrement (l'hiver).

Requiem : Prière, chant pour les morts, dans la liturgie catholique [Petit Robert de la langue française 2009]
Ce qui meurt dans l’histoire, ce ne sont pas les individus, mais leur rêve, rythmé par les saisons : été, ils sont plein de projets, jusqu’à l’hiver, où tout périt, sauf eux. Au final, être vivant est pire. Ils voudraient revenir dans le ventre de leur mère, n’avoir pas connu l’enfer de leur vie : c’est bien ce qu’évoque cette succession de plans où l’on voit les protagonistes se mettre en position fœtale à la fin.

Un autre film traite de la drogue : Trainspotting.
- Les deux films sont souvent comparés, mais ont pourtant peu à voir, si ce n’est de se relier par une analyse de fond: ils forment un paradoxe.
- Dans Trainspotting, les individus s’envoient en l’air parce qu’ils n’ont pas voulu choisir une vie « Choose your television, choose your washing machine, etc. I choose not to choose ». Tandis que dans Requiem for a dream, au contraire, ils ont des rêves, des projets : ouvrir un magasin de vêtements,  « Je vais passer à la télévision ! », etc.
- Le paradoxe : dans les deux films, qu’ils tentent de choisir leur vie, ou qu’ils s’en balancent, ils arrivent au même résultat : ils s’enferment dans une spirale infernale avec la prise de drogue.
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