RICHARD FLEISCHER

SOYLENT GREEN _1973 [adapté du roman éponyme de Harry Harrison _1966]
La planète arrive à un niveau de surpeuplement difficilement gérable. Les ressources se sont épuisées ; toute la richesse de consommation qu’on avait s’est raréfié, puis a disparu. L’état caniculaire est quasi-constant. L’euthanasie est autorisée et pratiquée. Au niveau alimentaire, il n’y a plus de quoi nourrir tout le monde. Une nourriture de synthèse a été conçue : le soylent green (soybean – lentil) ; livrée à la population comme étant faite à base de plancton. Les individus se battent pour l’obtenir. Le protagoniste découvre avec horreur que cette nourriture est en fait conçue à partir de cadavres humains. Certains hauts placés ont des privilèges : de la nourriture comme avant. Le peuple est géré comme les moutons : entassé, alimenté en masse, exploité.
· Dans un contexte où certaines sociétés jouissent d’une consommation excessive, orgiaque, de tout un tas de faux besoins, peut-on se demander si la richesse ne se trouve pas avant tout dans ce que l’on possède de plus basique : un espace vital, des paysages naturels, de la nourriture diversifiée ?
· Faut-il arriver à l’épuisement des richesses naturelles, faut-il en venir jusqu’au point où elles nous font défaut pour comprendre qu’il ne fallait pas gaspiller ? (Comme la santé, nous comprenons sa valeur au moment où elle s’altère…)
· Vision métaphorisée de la richesse perdue : la scène où les vieillards choisissent de se « retirer » de la vie dans un centre d’euthanasie : en mourant lui est offert la grâce de se délecter d’images radieuses, de paysages magnifiques, de couchers de soleils, de rivières, de montagnes, etc. pour le rassurer sur l’au-delà, une sorte d’amphétamine pour supporter l’idée de la mort, pré-visions du paradis qu’il va peut-être rejoindre.