Arts narratifs
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DAVID FINCHER

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Message  Casus Belli Jeu 3 Avr - 16:21

Un pamphlet cinématographique à consommer avec modération
· Une définition du nihilisme
Dictionnaire a écrit:Doctrine qui nie la vérité morale, les valeurs et leur hiérarchie
[Petit Robert  2009]. En l’occurrence, la société de consommation [au sens où le propose J.Baudrillard – Le Système des objets]. Il est question d’annihiler cette société, s’en défaire, la quitter, s’échapper. Mais pourquoi ? À cause d’un ras-le-bol, pour la recherche d’un monde moins fou, moins sclérosant pour l’esprit, moins liberticide.
· « Tu m’as rencontré à un moment étrange de mon existence » avoue le protagoniste (dont on ne connait pas le nom, pour mettre en exergue le terrible anonymat des personnes soumises à cette société). Ce moment étrange est celui de l’adolescence et ses réminiscences, où l’on remet le monde en question (de façon un peu bête mais virulente). Ce dernier constat est révélateur du passage à l’âge adulte : il ne sait plus vraiment pourquoi il remettait en question le monde à cette époque ; c’est pourquoi il le nomme « étrange ».
· Cette crise, cette rébellion envers la société s’apparente à la crise d’adolescence dans toute sa splendeur…et sa décadence. Qui la trouve ou l’a trouvée sensée a remis en question le modèle de consommation : sans but, sans objet, fade, une consommation excessive confinant finalement à la solitude.
« single-serving-friends »,et sans combat
T. Durden a écrit:« We have no great war, no great depression ; our great war is a spiritual war, our great depression is our lives »
», entrainant la perte de virilité des hommes qui se rattrapent sur une consommation maladive.
· La fuite de soi à travers une schizophrénie, et des troubles dissociatifs de l’identité. Il est question de chercher qui on est : le réveil est brutal lorsqu’on s’aperçoit que l’avoir est plus important que l’être :
T. Durden a écrit:« things you own ending owning you »
.
Citation de G. Debord appropriée :
G. Debord a écrit:« La première phase de la domination de l’économie sur la vie sociale avait entraîné dans la définition de toute réalisation humaine une évidente dégradation de l’être en avoir. » 1967
· Comment sortir d’une société de consommation qui n’est plus choisie mais subie ? Nous sommes devenus esclaves.
· [Il convient de lire La société de consommation de J. Baudrillard pour saisir sociologiquement les tenants et aboutissants du système.]
· Est-ce que les objets nous définissent en tant que personne ?
Anonyme a écrit:« What kind of dining set defines me as a person ? »
· Le nihilisme ne veut pas rester passif et devient actif en s’imposant avec la force d’une virilité retrouvée.
· La crise identitaire est sans issue : mouton du capitalisme ou terroriste du système ?
· Sortir de la léthargie engendrée par la consommation ne pourra se faire sans douleur : la métaphore des combats est l’expérience de son être
T. Durden a écrit:« How can you know yourself if you’ve never been in a fight ? »
· Il faut dépasser la vision satirique et ironique de l’œuvre ; il faut regarder dans le blanc des yeux l’absurdité de trouver en la consommation un but ultime ; pour avoir une chance d’en sortir ; ne pas transformer notre mort spirituelle en bien de consommation. En rire, c’est s’en laver les mains.
· Voulons-nous d’une vie insipide remplie de consommation futile ?
· La dépression de l’homo consomatus est si profonde qu’elle s’aligne sur le même plan que les victimes de maladies incurables, les rejetés. Il s’agit d’une impasse comme celle où se trouve l’adolescent.
· Consommer : est-ce un moyen de s’épanouir ? Non, c’est une impasse, c’est un cataplasme, nœud coulant pour le futur pendu. Plus l’on consomme et plus l’on pense que c’est la réponse qu’il nous faut. Ce qui est un leurre. Mais en même temps, qu’espère t-on en tant qu’homme
Bob a écrit:« on est des hommes quand même ; et même que c’est tout ce qu’on est »
· Le film critique ce qu’il est. Dans un système pseudo-démocratique « cause toujours », il n’est plus possible que de choquer par le cinéma ou la littérature pour amener à une certaine conscience. Le film est une contradiction dans sa forme comme dans son fond, un moyen comme sa fin. La contradiction est le moyen de montrer notre léthargie, notre esprit amorphe face à la mort de l’être spirituel ; la démonstration même laisse le spectateur passif car le film use des mêmes codes faisant partie du paysage de la consommation qui nous a rendu léthargique.
· Nos vies sont tellement imbriquées les unes dans les autres bureaucratiquement, qu’en sortir c’est être marginalisé. Et vouloir intégrer cette marginalité, c’est nourrir le monstre. Il n’y a pas d’issue.
· Un ovni cinématographique comme Clockwork Orange de Stanley Kubrick en son temps.
· Ce n’est pas comique, c’est une colère. Etre dans la consommation jusqu’au cou et le traiter de cynique et d’ironique est un lâche moyen de s’en défaire, de ne pas se sentir concerné.
· Les propos de Tyler s’apparentent à la même philosophie soutenue par certains personnages de Les Démons de F. Dostoïevski : athéisme, puis volonté d’être :

T. Durden a écrit: « We are God unwanted children ? So be it ! »
Casus Belli
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